1717 LE BLOG FRANC-MAÇON

Le Groupe de soutien au Père Pascal Vesin créé sur le réseau social facebook a publié le jeudi 6 juin 2013 " Mon au-revoir aux paroissiens de Ste Anne d'Arly-Monjoie ".

La lettre était à l'origine destinée à la feuille paroissiale mais n'ayant pas obtenu l'imprimatur du Vicaire Général, le Père Pascal Vesin l'a fait parvenir au groupe de soutien qui l'a ensuite rendue publique.

Après avoir rappelé son souci d'unité au sein de sa paroisse, le Père Vesin [ Pascal Vesin restait prêtre jusqu'à maintenant mais sans droit d'exercer :  expression singulière pour le moins et - par cette situation créée de fait, passablement hypocrite dans sa dénomination par la hiérarchie ] insiste sur sa liberté de penser et sur le respect qui doit être accordé d'après lui à la  pluralité de paroles dans l'Eglise.

Cette liberté de penser et de parole apparaît d'autant plus importante ici que Pascal Vesin n'a pu s'adresser directement à ses paroissiens et les entretenir de ce désir d'unité: " Mais comment faire entendre ma parole quand j'en suis privé ? " 

Le Père Vesin, excommunié comme on le sait pour son appartenance à la franc-maçonnerie et évincé de sa paroisse sur ordre du Vatican, considère donc la triple injustice dont il est l'objet :

- Il affirme que sa parole a été confisquée : les conditions de son départ - habilement géré, ne lui ayant pas permis de s'expliquer devant ses paroissiens ; il ne disposait ainsi que de la seule Presse pour tribune ; c'est dans ce contexte que le Père Vesin se devait de rendre compte : " Ma vérité de curé en paix avec sa foi et ses idées."

- Pascal Vesin s'interroge ensuite sur l'attitude de l'Eglise : inviterait-elle à donner raison à la pratique de la délation ? 
Tant les bien-pensant  en effet  baignent dans la dénonciation anonyme.

 - Cette décision de l'Eglise provient d'une  méconnaissance flagrante de ce qu'est, aujourd'hui, la Franc-maçonnerie.

Pascal Vesin tient à préciser que sa démarche tendait au dialogue depuis deux ans, en évitant les propos erronés,  infondés  et  injustifiés  ayant trait à la Maçonnerie et en faisant tomber  secrets et anachronismes  pour contribuer au dialogue : le Père Vesin constate la vanité de ses efforts.

L'un des Anciens prit alors la parole et il dit : " Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? " Je lui répondis : " C'est toi qui le sais, mon Seigneur." Il reprit : " Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau." ( Apocalypse de Jean 7, 13-14. )

Face à cette méconnaissance générant trop souvent la peur, la lettre se veut pourtant une invitation au dialogue entre Eglise et Maçonnerie : pour Pascal Vesin le secret serait possiblement un frein à un tel échange de bonnes volontés : " Le secret maçonnique ne dessert-il pas ce dialogue ? "

Il est sans doute nécessaire de préciser que Pascal Vesin parle de la franc-maçonnerie considérée dans son ensemble et cela sans jamais faire mention des distinctions obédientielles : cette question, il l'a pose ouvertement à tous les Maçons - sans évoquer le GODF plus particulièrement.

Pascal Vesin propose donc une manière d'extériorisation plus avancée de la franc-maçonnerie : proposition qui semble aller dans le sens souhaité par l'Eglise catholique elle-même pour qui le secret demeure inacceptable : nos aimables lecteurs auront sans doute sur cet aspect de ladite proposition leur sentiment particulier quant à cet à-propos, pour la franc-maçonnerie,d'ouvrir ses portes. Cependant, on peut le mentionner, ce qui est avancé par Pascal Vesin est profondément respectable quant à la forme tant l'homme semble bousculé à la fois par l'intransigeance d'une hiérarchie et par cette invitation au dialogue qui aurait été faite par le Pape François :" ( ... ) quand l'Eglise se ferme elle tombe malade."

Un peu plus haut, le Pape tenait malgré tout à rappeler ceci : " L'Esprit-Saint ( ... ) nous sauve du danger d'une Eglise gnostique."

L'intervention de Pascal s'achève sur un désir d'unité : Un souhait profond, l'Unité.

Le Père Pascal Vesin laisse à chaque paroissien - et au-delà à chaque citoyen solidaire - sa liberté de choix et de conscience ; il ne juge pas l'attitude ou le positionnement que chacun pourra prendre : pour ou contre l'Evêque, pour ou contre Pascal ?

Liberté de conscience nous dit-il.

Pour ce qui le concerne, le blog 1717 tient à témoigner une nouvelle fois, librement, en conscience et de la manière la plus digne qui soit, de sa plus entière solidarité avec Pascal Vesin.

[ Nos lecteurs pourront retrouver dans la rubrique blogs et sites préférés un entretien que devait accorder l'historien Roger Dachez à Stéphane Bouchet le 29 mai 2013.Source : ledauphine.com ]